Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)

. Localisation et emprise connue de l’occupation

Située en marge sud-ouest du territoire éduen, à une soixantaine de kilomètres de la capitale autunoise,  Bourbon-Lancy a certainement eu un certain poids au sein de la cité. Déjà au XVIIIe siècle C. Courtépée la considérait comme une agglomération antique à fort potentiel (Courtépée et Beguillet 1848, p. 181), mais dont la richesse archéologique ne bénéficiait souvent d’aucune contrepartie documentaire. La surface sur laquelle se développe l’agglomération antique reste difficile à évaluer tant les marqueurs archéologiques disponibles sont dispersés de part et d’autre du bourg actuel. La zone des thermes et du château parait se distinguer par le caractère monumental des installations. Au moins trois voies principales ont pu être reconnues. La première suivait la Loire en direction de Décize. Une seconde, au tracé plus hypothétique, se dirigeait vers Autun-Augustudunum. Cet axe de circulation devait passer à proximité des sources chaudes, en sortant vers le sud. Enfin une troisième voie desservait Saint-Aubin-sur-Loire, la traversée du fleuve s’effectuant au niveau de Diou (Rebourd 1994).

 

 

2. Cadre naturel

 

2.1. Topographie, Géologie

L’agglomération est installée dans une zone de plaine alluviale d’environ 300 m d’altitude. Un relief accidenté apparait assez rapidement vers l’est et le nord-est, parsemé de quelques hauteurs isolées, avant d’atteindre le massif du Morvan distant d’une trentaine de kilomètres. Vers l’ouest Bourbon-Lancy domine la vallée de la Loire et les plaines du bourbonnais.

D’un point de vue géomorphologique le site est caractérisé par son implantation en bordure de la Loire, à cheval sur ses alluvions sableuses et des reliefs argileux qui dominent le fleuve en rive droite (Ducreux et Violot 2006).

 

2.2. Hydrographie

La Loire, située à un peu moins de 4 km, borde la partie ouest du territoire communal. Au sud le ruisseau de Borne se prolonge vers l’ouest, pour alimenter un plan d’eau artificiel, le Breuil, puis l’étang des Solins. Enfin, à quelques kilomètres au nord-ouest, se développe un bras de la Somme.

Mais la principale donnée hydrologique tient à la présence de sources minérales chaudes qui paraissent être à l’origine du développement de l’agglomération. Ces sources sont situées à proximité immédiate de la faille de bordure ouest du Morvan, qui se matérialise ici par un filon microgranitique, et sur la zone de recouvrement du socle hercynien (terrains d’âge primaire déformés et érodés à l’époque hercynienne, soit entre 350 et 300 millions d’années).

Des études récentes ont permis de mieux appréhender le cheminement des eaux de Bourbon-Lancy, elles sont d’origine météorique ancienne (plus de 25 à 30 ans), et s’infiltrent sur les rebords du Morvan à plusieurs kilomètres à l’est de Bourbon-Lancy vers 400 m d’altitude. À partir de là elles circuleraient jusqu’à des profondeurs atteignant plusieurs milliers de mètres où elles acquièrent une température élevée (160° à 170° C. environ) et des éléments chimiques caractéristiques du socle hercynien (chlorures, fluorures, lithium, bore…). Elles remontent ensuite vers la surface, suite au phénomène de thermosiphon, tout en refroidissant rapidement (Pomerol et Ricour 1992). Quatre sources sont toujours exploitées : la Lymbe, la Reine, la Marquise et Piatot. Elles alimentent le complexe en eaux chlorurées et bicarbonatées sodiques, radioactives. Leur température de sortie varie entre 54,4° et 60,4° C. pour un débit total 280 à 350 L/min et un résidu sec de 1800 mg/L.

 

3. Etat de connaissances

 

3.1. Sources

Parmi les nombreuses découvertes effectuées sur le territoire communal, rares sont celles à avoir été renseignées de façon précise dans la bibliographie. On doit la plupart du temps se contenter de mentions anecdotiques, éparpillées dans la documentation, ce qui n’est pas sans rapport avec l’absence d’une société savante locale. Une situation pour le moins étonnante dans le cas d’un site thermal aussi prestigieux. Toutefois à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, M. Boirot et M. Battu vont consigner les résultats des différentes interventions « archéologiques » qu’ils vont mener pendant plusieurs décennies. Le manuscrit, rédigé en 1927, est conservé à la mairie (Boirot 1927). Ce n’est qu’à partir des années 1980 que les véritables opérations archéologiques vont se succéder, et donner lieu à des rapports détaillés.

Le nom de l’agglomération antique prête encore aujourd’hui à débat, en effet deux villes d’eaux figurent sur la Table de Peutinger entre Autun et un fleuve qui paraît être situé au sud-ouest : Aquis Nisincii et Aquis Bormonis. La graphie de la première, située sur un repli de la carte, est incertaine, et c’est plus volontiers à la seconde qu’on associe Bourbon-Lancy pour des raisons évidentes. En tout état de cause aucune inscription ne permet de trancher la question. Il est aussi courant de mettre en relation Bourbon-Lancy avec le sanctuaire d’Apollon décrit dans le panégyrique de Constantin daté de 310 (Panegyricus Constantinus dictus, XXI-XXII traduction Galletier). Mais là encore, il est impossible de se prononcer avec certitude.

 

 

3.2. Historique des recherches

La commune de Bourbon-Lancy parait avoir bénéficié d’une présence préhistorique qui se manifeste par des découvertes d’outillage lithique dans le secteur de l’hôpital ou sur le Mont au Droux (Boirot 1927 ; Rouvier-Jeanlin, Joly et Notet 1990). La situation à la protohistoire est pour le moins confuse, elle n’est révélée qu’au travers d’espaces funéraires mal connus, de quelques assemblages monétaires aujourd’hui disparus (Boirot 1927), et d’indices indirects issus du diagnostic de 2006 (Ducreux et Violot 2006). Le développement du tissu urbain coïncide en fait avec la rationalisation de l’exploitation des sources minérales qui sourdent dans la zone.

 

3.2.1 L’espace thermal

Les vestiges antiques sont signalés au moins depuis le XVIe siècle, avec comme zone focale d’attention l’espace thermal, ce qui n’a rien d’étonnant pour une ville d’eau où l’exploitation des sources minérales chaudes est l’un des principaux pôles d’attractivité. Ainsi dès le XVIe siècle Bourbon-Lancy reçoit la visite fréquente des grands personnages des cours européennes. Face à un tel engouement aristocratique, plusieurs campagnes de « restauration » d’une partie des vestiges antiques, apparemment encore en élévation mais dégradés, vont être menées entre 1580 et 1640. Ces travaux très précoces n’ont pas bénéficié de comptes rendus écrits. Qu’est-ce qui a été dégagé ? Dans quelle mesure ces constructions ont-elles été retouchées ? Nous devons nous fier pour cela à plusieurs descriptions superficielles du XVIIe siècle, qui au final apportent peu de réponses (Auberi 1604 ; Comiers 1681 ; Ban dans Bonnard 1908, p. 442). On sait également que le site a été victime des premiers  « pillages légaux » plus ou moins avérés par ceux même qui subventionnaient les travaux. Richelieu s’est par exemple accaparé des éléments de statuaires aujourd’hui disparus. La construction d’un nouveau bâtiment thermal n’interviendra en fait qu’à partir des années 1830, entrainant la destruction des anciennes structures « restaurées ». Encore une fois nous ne disposons d’aucun rapport circonstancié des découvertes entrainées par ces travaux. La bibliographie fait donc défaut, et l’on doit bien souvent se contenter de mentions éparses, ce qui  implique une forte variabilité de précision quant à la localisation et la description des vestiges. Sans surprise une partie importante du patrimoine locale a été dispersée ou détruite au fil du temps.

 

Pour avoir une idée de l’organisation des thermes antiques on doit donc se reporter à un plan anonyme très schématique et aux descriptions des XVIe et XVIIe siècles :

– Le bain royal, ou grand bain, était un bâtiment circulaire d’un peu plus de 13 m de diamètre et d’une hauteur d’environ 5 m, dont près de la moitié de l’élévation était située sous le niveau du sol de l’époque (De Nicolay in Bonnard 1908, p. 440).

– Un second bâtiment, quadrangulaire, lui était accolé. Il mesurait environ 25 m de long pour 14 m de large, et comprenait trois salles disposant chacune d’une piscine.

– Sur le chemin menant aux bains existaient encore au XVIIe siècle les vestiges d’une enceinte décrite par J. Auberi : « tirant vers le levant, un grand chemin encore remarquable par neuf ou dix grandes pierres de taille, posées à plat, qui font comme un portal de ville, et une muraille à chaque costé du chemin, qui reste encore, nonobstant sa ruine, de deux pieds [environ 65 centimètres] hors de terre, descendant environ deux cents pas [environ 124 mètres], et formant le chemin par lequel les anciens se conduisaient aux bains. » (Auberi 1604, 26). Il semble que ce soit les mêmes vestiges décrits par C. Courtépée à Saint-Léger. Ce dernier rapporte la présence d’un portail en pierres de taille, d’un pavé de petits carreaux et d’un canal en terre cuite lors de travaux effectués au XVIe siècle. Puis en 1609, sous l’église, de trois segments d’égout dont un assez grand pour qu’on puisse y marcher debout. Ils contenaient des statues mutilées en marbre et des monnaies (Courtépée et Béguillet 1848, 180).

– En 1844, lors du creusement d’une piscine, des structures ont été observées à l’ouest de l’ensemble thermal.

– Les sources alimentant l’établissement thermal s’insèrent sur une ligne parallèle à l’aplomb rocheux, taillé à pic « par les romains » (Bonnard 1908, p. 439) sur une hauteur de 15 m.

La principale source d’eau chaude jaillissait du rocher (Auberi 1604, p. 27), et achevait sa course dans un bassin rond en pierre de taille revêtu de marbre. À noter également la présence de ce qui semble être un système d’évacuation des eaux pluviales et de ruissellement (Auberi 1604, p. 28).

– Il y a sept puits de captage, quatre chauds et trois froids (ce chiffre passe à dix après les dernières restaurations). Le plus important d’entre eux est appelé le Lymbe, distant de la source d’un peu plus de 11 m. Il était circulaire, ayant 3,7 m de diamètre en oeuvre, et était construit en moellons de marbre et de granit disposés en gradins (Auberi 1604, p. 28- 29). Les autres puits de captage étaient de forme quadrangulaire, et de moindre dimension.

– D’après J. Ban « Tous ces bains et ces fontaines se vuident (sic) par le bas et à fleur d’eau, par des canaux de bronze, de plomb et de pierre, dans des aqueducs intermédiaires et de là dans le grand aqueduc, qui sert de réceptacle général à toutes les eaux » » (Banc in Bonnard 1908, 442). Cet égout a récemment été retrouvé sur une large portion de son parcours, et sera évoqué par la suite.

– Les découvertes de mobilier nous sont rapportées avec bien moins de soin et de détails, en particulier celles effectuées aux XVIe et XVIIe siècles lors des restaurations. Le manque d’une société savante locale se fait cruellement sentir par l’absence de données bibliographiques exploitables, même lors de la destruction des derniers vestiges antiques à partir de 1830. Toutefois on sait qu’au XVIIe siècle dans l’un des puits de captage on a retrouvé de nombreuses monnaies du Haut Empire, et un petit bronze gaulois. De plus M. Comiers décrit : « parmy ces ruines, ainfi que dans celles qu’on avoir fouillées auparavant, on a rencontré plufieurs fragments de Bafes, Colomnes, Chapiteaux, Architraves, Frifes, Corniches, Pavements à la Mofaïque, Statües partie de Marbres de diverfes couleurs, morceauxx de Jaspe, Porphire, Bronze, Cuivre, & Airain, […] On y a auffi trouvé diverfes Médailles d’or, d’argent, et de bronze repréfentant les Effigies de Jules, d’Augufte-Céfar, et d’autres Empereurs avec une infinité de petites Pierres azurées, pourprées, et d’autres couleurs, les unes plus tranfparentes que les autres, et diverfement taillées. » (Comiers 1681, p. 180-181).

C’est seulement lors de la reconstruction du complexe thermal dans les années 1830 qu’apparaissent de nouveaux témoignages, notamment la mise au jour dans les fondations d’une statue d’Apollon en marbre et d’une inscription votive dédiée à Borvo et Damona (CIL, XIII, 2807). Les 4 autres ont été découvertes en dehors des thermes, dans divers lieux de Bourbon-Lancy (CIL XIII, 2728, 2806, 2808 [la dernière ne figure pas dans le CIL]). Des monnaies ont régulièrement été retrouvées dans l’établissement thermal. M. Boirot rapporte la découverte de monnaies gauloises dans la source du Lymbe et dans la cour des thermes. Aux alentours de l’établissement thermal et vers l’hospice d’Aligre, où on aurait retrouvé en plusieurs endroits des monnaies gauloises sans plus de précision, ainsi que ce qui est considéré comme des vestiges protohistoriques sans preuves à l’appui (Boirot 1927). Enfin en 1913, en creusant une tranchée parallèlement à la piscine des thermes, on a découvert un fragment de jambe en marbre grandeur nature, un chapiteau, un chapiteau quadrangulaire en marbre de type toscan, un fragment de chapiteau en pierre grossière, une plaque en marbre entière, différents éléments de placage en marbre blanc veiné bleu et rose.

 

Il faut ensuite attendre le diagnostic exécuté en 2011, suite à une demande de travaux sur la façade ouest du centre Celto, pour obtenir de nouvelles informations. Si l’opération s’est révélée négative, ce fût toutefois l’occasion de s’intéresser à la situation de l’égout, qui n’a pas pu être atteint dans l’emprise du diagnostic, étant enfoui à près de 7 m de profondeur à cet endroit.

Cet égout, très bien conservé, a été relevé sur une grande distance en 2010 (Barriquand, Barriquand, Guillot et Nykiel 2010). Et comme le précise N. Tisserand si aucun élément ne permet véritablement de proposer une chronologie pour sa mise en place, un tesson prélevé dans le radier de construction de la voûte de la partie circulaire, daté du XIe siècle, laisse à penser que cette partie « inhabituelle dans sa forme, a été soit construite après le XIe siècle, soit qu’elle a fait l’objet d’une rénovation après cette période » (Tisserand 2011).

 

3.2.2 Le Breuil

Une fouille de sauvetage menée en 1985 et 1986 à l’emplacement du plan d’eau du Breuil a permis de mettre en évidence un quartier d’habitation en relation avec un atelier de potiers et de coroplastes situé à proximité, dont l’occupation s’étend de la période augustéenne à la fin du IIe siècle. Le mobilier associé est extrêmement riche, des centaines de figurines, de moules, une grande quantité de céramique sous des formes très variées, ainsi que 71 monnaies, plusieurs objets en bronze, quelques rares fragments de verre, deux éléments de tabletterie et 1400 restes animaux (Rouvier-Jeanlin, Joly et Notet 1990).

Non loin de là un diagnostic a été effectué en 2002 suite à la construction du casino et des parkings attenants. Si aucune structure archéologique n’a pu être dégagée, le niveau gallo-romain attesté au sud de la zone étudiée se traduit par la présence d’un vallon très pentu et humide qui n’était vraisemblablement pas propice à l’installation humaine (Cabboi 2002). De plus M. Kasprzyk a pu observer des couches romaines contenant de la céramique du Haut-Empire dans les fondations de construction d’un pavillon au sud du Breuil (Kasprzyk 2005). En prévision de l’assèchement du plan d’eau en 2014 ou 2015, l’association historique locale a relevé la présence de mobilier dont la nature ne nous a pas été communiquée.

 

3.2.3 Le secteur est de l’agglomération

Le secteur est, dit de la Cave aux fées, est à la fois mentionné par les sources anciennes et a bénéficié de plusieurs campagnes de diagnostic récentes qui ont permis de mieux appréhender l’extension de l’agglomération.

  1. Courtépée rapporte qu’on aurait découvert un souterrain avec une porte en pierres blanches interprété, sans fondement, comme un temple antique, peut-être suite à la mise au jour à la vigne des Arnières d’une inscription à Apollon aujourd’hui disparue (Courtépée et Béguillet 1848, p. 181).

Un premier diagnostic archéologique fût prescrit en 2004 rue de la Pierre Folle dans le cadre d’un projet de lotissement. Les sondages ont dévoilé les témoins d’une occupation gallo-romaine sur un terrain très érodé. « Fosse, fossés, puits, four, profonde excavation et fondations de murs ont livré un mobilier homogène attribué au début du premier siècle de notre ère. Les deux bâtiments mis au jour ont une même orientation et font peut-être partie d’un même ensemble organisé, urbain ou peri-urbain. Le four de potier est le seul témoin observé des activités artisanales sur le site. Une profonde excavation toute proche a pu servir à l’extraction de l’argile » (Violot 2004). Un second diagnostic a été pratiqué en 2006 dans les parcelles directement au nord, de l’autre côté de la route. Les résultats n’ont pas été aussi probants que pour le précédent, avec une seconde tranche de sondages n’ayant livré qu’un ensemble de trois structures fossoyées ne pouvant être datées avec précision. À noter que parmi « ces trois structures, deux fossés de parcellaires particulièrement mal conservés affectent des axes d’orientation orthogonaux similaires aux structures découvertes lors de la réalisation du diagnostic de 2004. » De plus J.-M. Violot précise que « Le mobilier colluvionné au fond d’un talweg a également permis de discerner les traces d’une occupation protohistorique au BFIIIb sans qu’il soit possible de la situer de façon précise » (Ducreux et Violot 2006). Enfin un troisième diagnostic réalisé en 2014 est venu compléter celui de 2006. Parmi les zones ayant livré des vestiges, la plupart sont caractérisées par une épaisse couche de remblais de nivellement ou d’assainissement antiques présents dans la partie nord. Ces niveaux s’étendent vers le nord, à l’ouest et probablement vers l’est, là où des vestiges antiques ont déjà été identifiés en 2004 et 2006 (Chevrier 2014, p. 43). Toutefois un sondage a révélé la présence d’un ensemble a priori monumental et architecturalement complexe, associant un système de portiques et des  structures liées à l’évacuation ou à l’apport d’eau. L’état de conservation des vestiges et la hauteur du niveau de démolition qui scelle les différents niveaux laissent envisager la présence de structures convenablement conservées. L’essentiel du mobilier récolté à cet endroit correspond à de la céramique et suggère une fréquentation datable de la seconde moitié du IIe et du IIIe siècle (Chevrier 2014). La fonction de ces structures reste inconnue, mais elles pourraient venir compléter les affirmations de C. Courtépée quant à la présence de constructions monumentales à cet endroit, qui jusqu’à présent étaient pour le moins douteuses.

 

3.2.3 Les autres secteurs de l’agglomération

– J. Ban et l’abbé C. Courtépée signalent la présence de vestiges antiques à Saint-Denis, peut-être jusqu’au port du Fourneau (murs en grand appareil, décors de marbre, bas-reliefs, monnaies de bronze et d’argent,…) (Courtépée et Béguillet 1848, p. 180).

– Dans toutes les vignes, mais surtout à Villeforge et au Crot Caillot, on retrouve des ruines de bâtiments. Aux vignes de Septfonds, vers le début du XVIIIe siècle, on déterra de nombreuses monnaies et débris de céramique. À tel point que C. Courtépée précise qu’on « ne travaillait point aux vignes l’autre siècle sans faire de pareilles découvertes » (monnaies, céramiques,…).

– Le château démoli en 1775 s’est révélé être installé sur un édifice antique carré monumental disposant de murs imposants d’environ 2 m d’épaisseur. La destruction des derniers murs en 1792 permis de retrouver une inscription dédiée à Borvo et Damona ainsi qu’une monnaie de Probus (Rebourg 1994, 78-88). Des fouilles  clandestines réalisées en 2013 ont mis au jour d’autres objets dont la nature ne nous a pas été communiquée.

– En 1857 au Moulin à Vent, dans un champ le long de la route d’Autun, on a dégagé un autel avec une inscription (Rebourg 1994, 78-88).

– À proximité du ruisseau de Borne, dans un champ on aurait retrouvé deux dépôts monétaires, le premier avant 1860 s’étendant de Valérien II à Carus, et le second en 1863 sous la forme d’un vase contenant environ 250 pièces de Gallien à Aurélien (Rebourg 1994, 78-88).

– À l’intersection de Saint-Prix et du vieux chemin, on aurait retrouvé en 1863 dans un puits une inscription, deux monnaies de Nerva et Tetricus, deux tronçons de torse et une tête en calcaire (Rebourg 1994, 78-88).

– Au moins deux tumulus seraient localisés près du domaine des Buttes. L’un d’eux fut fouillé par le docteur Robert en 1863 ou 1864, et a livré des objets en bronze, notamment des fragments de bracelets et de haches (Boirot 1927). Il est fait mention d’autres tumulus au Champ Aubé, mais il se peut qu’il y ait une confusion et que ce soit les mêmes que ceux découverts au domaine des buttes (Rebourg 1994, 78-88).

– Vers 1879, à quelques kilomètres de la commune vers le Nord-Est, au domaine de Novillard en bordure du ruisseau le Vezon qui rejoint un peu plus loin la Loire, on aurait dégagé un vase contenant environ 400 monnaies gauloises en argent. Seuls 200 ont pu être étudiées par C. Rossignol, et à sa connaissance la monnaie la plus tardive concerne une émission séquane de Quintus Docus datable de La Tène D2b (Rossignol 1879, 207-233).

– Au Châtelot, une fouille effectuée en 1892 a livré un ensemble de pieux en bois disposés régulièrement, de nombreux fragments de moules et de statuettes en terre blanche, et à proximité un puits aurait contenu un mobilier abondant, notamment des monnaies. Au même endroit on a peut-être également retrouvé une sépulture du haut Moyen-Age (le caractère incertain de la datation implique qu’elle n’est pas signalée pour le haut Moyen-Age sur la carte). Dans la même zone, lors de la construction d’une grande surface en 1980, on a relevé un mur appareillé, des fragments d’une colonne en marbre et un mobilier assez riche (26 monnaies + 3 demi pièces, et des fragments de céramique, verre, bronze et marbre) (Tillier 1980). Enfin la construction de pavillons en 1990 aurait détruit des fours de potiers (Vertet 1988 ; Rouvier-Jeanlin, Joly et Notet 1990 ; Kasprzyk 2005).

– À la Butte d’Arcy on aurait retrouvé en 1909 150 monnaies de bronze ou d’argent romaines (Rebourg 1994, 78-88).

– En 1912 les fouilles de M. Battut et M. Boirot entre le chemin de fer et la rue Saint-Martin  ont permis la découverte d’un bloc de maçonnerie ayant livré des objets en fer et en os, de la céramique sigillée et métallescente, un denier de faustine et deux monnaies d’Hadrien. Sous ce bloc était installé un puits autour duquel et dans lequel on a retrouvé trois monnaies d’Auguste, Tibère et Claude, des pièces d’or (?), d’argent et de bronze, des bagues en or et argent, des fers de lance, des objets en bronze, des défenses de sanglier, une tuile intacte, deux fragments d’inscription sur plaque de marbre, une amphore, de nombreuses poteries et des tesselles de mosaïques. En outre à une cinquantaine de mètres on a découvert la statue d’un personnage debout les bras attachés dans le dos. – À Montplaisir et à Montaudru on aurait retrouvé avant 1930 des monnaies gauloises (Rebourg 1994, 78-88).

– En 1968 les fouilles effectuées à Saint-Prix lors de la construction d’une piscine ont entrainé la découverte d’un abondant mobilier du Haut-Empire, en particulier de la céramique sigillée et métallescente, ainsi qu’un fragment de pilastre en marbre de Diou de grandes dimensions (Kasprzyk 2005).

– On aurait retrouvé des monnaies du Haut-Empire place Saint-Mayeul lors de travaux, et un habitant aurait découvert de la céramique sigillée en creusant son jardin non loin de là (Rebourg 1994, 78-88).

– Un chapiteau composite d’époque sévérienne, provenant des thermes, est en remploi dans l’église Saint-Nazaire (Kasprzyk 2005).

– Suite à la mise en oeuvre de deux nouveaux bâtiments dans l’enceinte de l’hôpital un diagnostic a été pratiqué en 2010 et s’est révélé entièrement négatif (Tisserand 2010).

– La construction d’un second terrain de tennis rue de la Petite Murette a donné lieu à la réalisation d’un diagnostic en 2012 qui s’est révélé négatif (Tisserand 2012). À une centaine de mètres vers le sud, la construction du cinéma Rio Borvo a mis en évidence des fosses et couches antiques ayant livré un abondant matériel céramique datable du Haut-Empire (Ier et IIe siècles ap. J.-C.).

 

4. Organisation spatiale

 

4.1. Voirie

Nous ne connaissons pas l’organisation du réseau viaire à l’intérieur de l’agglomération antique, les seuls tronçons identifiés ont été reconnus en périphérie plus ou moins proche.

 

4.2. Le bâti

Malgré la densité des découvertes qui maillent le territoire communal, il est en l’état impossible de définir des îlots d’occupation avec des bâtiments aux contours bien définis. Nos données sont très lacunaires, et se bornent dans le meilleur des cas à des pans de maçonneries qui ne permettent pas d’appréhender l’ensemble du ou des bâtiments auxquels ils appartiennent.

 

4.3. Nécropole

L’essentiel des indices relatifs au monde funéraire concerne la période médiévale. En ce qui concerne la période romaine, à ce jour aucune découverte ne permet d’identifier une nécropole. Quant à la protohistoire, nous n’avons à notre disposition que les mentions très lacunaires qui se rapportent aux tumulus localisés près du domaine des Buttes.

 

4.4. Etendue supposée et remarques

La maîtrise de l’organisation spatiale de l’agglomération est inégale suivant les secteurs. De façon paradoxale les zones que nous connaissons le mieux semblent définir les limites du tissu urbain, alors que le cœur de l’agglomération reste pour l’essentiel méconnu. Au sud et au sud-ouest l’occupation s’insère le long du ruisseau de Borne, entre le plan d’eau du Breuil à l’ouest, et le secteur des thermes à l’est. Les installations ne semblent pas s’étendre à plus de 200 mètres au sud cours d’eau. Au nord-est, les trois diagnostics successifs ont permis de vérifier que les vestiges ne s’avancent pas au-delà de la rue de la Pierre-Folle au nord, et que l’extension maximale vers le nord-est correspond à la zone de la Cave aux Fées jusqu’au centre de la parcelle diagnostiquée en 2014. La situation des vestiges monumentaux attribués approximativement au lieu-dit Saint-Denis est plus délicate, doit-on considérer que c’est la limite ouest de l’agglomération ? Ou, plus vraisemblablement, une occupation péri-urbaine en relation avec un « port » sur les bords de la Loire ? Concernant le « cœur urbain », nous devons nous contenter des découvertes anciennes. À la lecture des vestiges, il parait clair que le secteur des thermes est un premier pôle important, qui se poursuivrait peut-être jusqu’au niveau du château. Mais on ne peut guère s’avancer plus à ce sujet tant les indices sont lacunaires.

 

 

5. Nature de l’occupation et pertinence des éléments de caractérisation

La nature exacte de l’occupation demeure dans la plupart des cas impossible à caractériser faute de marqueurs chronologiques pertinents disponibles.

 

 

5.1. Artisanat

5.1.1. Production céramique et coroplastes

C’est la seule  production bien caractérisée à Bourbon-Lancy. En effet lors de fouilles de sauvetage menées en 1985 et 1986 à l’emplacement du plan d’eau du Breuil les structures exhumées (pieux en bois alignés, puits, caniveaux, aires de circulation, murs) n’ont fait que confirmer ce qui était déjà pressenti dès 1892 : Bourbon-Lancy était un important centre de production pour les coroplastes. Le secteur couvrait plusieurs hectares et n’a été exploré que de façon ponctuelle. Il se matérialise sous la forme d’un quartier d’habitation caractérisé par des assainissements et aménagements successifs en zone inondable. Ce sont ces remblais qui trahissent la présence à proximité d’ateliers de potiers et de coroplastes, en effet ils contenaient des centaines de figurines, de moules, de prototypes et d’archétypes, ainsi qu’une production céramique variée. Les ateliers eux-mêmes n’ont donc pas été mis au jour, mais se situent certainement plus au sud, entre le Breuil et le Châtelot, lieu-dit localisé au sud de l’avenue Emile et Claude Puzenat. En effet on sait que des fours ont été détruits à cet endroit.

Le diagnostic réalisé rue de la Pierre-Folle en 2004 qui a donné lieu à la découverte d’un four suggère aussi une activité de production de céramique en périphérie nord-est de l’agglomération.

 

5.2. Habitat domestique

La zone d’habitat la mieux identifiée est celle que nous venons d’évoquer, implantée en marge de l’agglomération au niveau du plan d’eau du Breuil. Il est aussi possible qu’une structure d’habitat richement dotée (matériel et décors de marbre) ait été découverte au Châtelot (Tillier 1980).

 

5.3. Vie religieuse

La richesse des données épigraphiques contraste avec l’absence de structures dévolues au culte, que ce soit à l’intérieur de l’agglomération ou en périphérie. Le « temple antique » identifié par C. Courtépée à la Cave aux Fées est pour le moins douteux, même si les découvertes de 2014 laissent supposer l’existence d’aménagements monumentaux à cet endroit, dont la fonction reste toutefois à définir. Le statut de l’établissement thermal est pour le moins ambiguë de ce point de vue, ce qui semble être une constante dans le cas des établissements thermaux à vocation thérapeutique, dont les sources sont ici placées sous le patronage du dieu Borvo, associé à sa parèdre, Damona. Selon toute apparence le déroulement du culte ne requiert pas la présence d’aménagements monumentaux  pourtant attendus dans le cadre d’un sanctuaire, tel un temple. Une situation courante pour les lieux de culte des eaux, qui rend particulièrement difficile l’identification des espaces sacrés. Il est très probable dans le cas de Bourbon-Lancy qu’un espace réservé au culte existait au sein de l’établissement thermal, au niveau du captage et/ou des bassins. Mais les indices sont trop lacunaires pour permettre de déterminer avec précision un espace bénéficiant d’un statut particulier par rapport aux aménagements monumentaux destinés aux activités thermales ou au bon fonctionnement des bains.

 

5.4. Installations publiques

Le bâtiment public le plus évident est l’établissement thermal, dont nous connaissons finalement assez peu de chose en comparaison d’autres constructions de même nature dans l’est et le centre-est de la Gaule. L’imposant système d’évacuation des eaux se poursuit assez loin vers l’ouest selon les textes anciens, mais il n’a été exploré que sur un tronçon relativement réduit lors des prospections de 2010. Les autres structures auxquelles ont pourraient associer un statut de monument public sont très hypothétiques : d’une part la construction sur laquelle s’implante le château, et d’autre part les vestiges exhumés lors du diagnostic pratiqué en 2014.

 

 

 

6. Chronologie et critères de datation

 

6.1. La Tène

Les références à l’époque laténienne sont trop anecdotiques et douteuses pour être véritablement prises en considération. Il s’agit des « monnaies gauloises » mentionnées par M. Boirot (Boirot 1927) et dans la carte archéologique (Rebourg 1994, 78-88), ainsi que des « vestiges protohistoriques » retrouvés dans les fondations de la piscine thermale décrite par P. Compin (Compin 1913).

 

6.2. Haut-Empire

Toutes nos données concordent en faveur de l’apparition et du développement de l’agglomération lors du Haut-Empire. Les marqueurs les plus précoces sont attribuables au début du premier siècle avec certitude pour le plan d’eau du Breuil et la rue de la Pierre Folle,  et de manière plus hypothétique en ce qui concerne l’établissement thermal.

Malgré les nombreuses découvertes attribuables à cette période force est de constater que les zones où nous disposons d’une chronologie fine sont rares, et sont localisées de manière peu avantageuse. L’extension maximale du tissu urbain, matérialisée par les vestiges du plan d’eau du Breuil et de la rue de la Pierre Folle, se met en place rapidement. En contrepartie on remarque une relative instabilité de ces installations, avec une fin de l’occupation qui intervient à la fin du IIe siècle pour le premier site, et dès le Ier siècle pour le second. Cette fluctuation, somme toute attendue pour des secteurs situés aux marges, ne remet pas en cause l’apparent dynamisme de l’agglomération à cette époque. D’ailleurs les vestiges du complexe exhumé à la Cave aux Fées, eux aussi selon toute vraisemblance implantés en périphérie, apparaissent à la fin du IIe siècle.

 

 

6.3. Bas-Empire

À Bourbon-Lancy les indices de fréquentation diminuent fortement entre le courant du IIIe et le IVe siècle (Kasprzyk 2005, p. 180). On observe alors une rétraction nette du tissu urbain vers le centre supposé de l’agglomération, c’est-à-dire entre le quartier du Châtelot et l’espace thermal. Du point de vue de la parure monumentale héritée du Haut-Empire, elle parait encore en place dans la première moitié du IVe siècle (Kasprzyk 2005, p. 175), au moins dans les zones actives du centre urbain. La situation est moins claire à la Cave aux Fées, où on peut observer des traces de récupération très localisées avant que l’ensemble ne soit scellé par un important niveau de démolition (Chevrier 2014, p. 55). L’ampleur réelle de ces récupérations, et la date précise à laquelle elles interviennent restent pour le moment incertaines.

 

 

6.4. Haut Moyen Age

La situation postérieure au IVe siècle est difficile à évaluer comme le signale M. Kasprzyk, en effet « Les données disponibles ne permettent pas de repérer de sites postérieurs au milieu du IVe siècle, ce qui indiquerait que l’agglomération est alors totalement abandonnée. Il faut cependant écarter une interprétation aussi rapide : les découvertes de Bourbon sont anciennes et les monnaies du IVe siècle sont toujours signalées exempli gratia. Par ailleurs, l’inventaire du médailler du Musée Saint-Nazaire effectué par F. Pérot en 1902 confirme la découverte de nombreuses monnaies postérieures aux années 350. L’absence d’investigations récentes dans le quartier de « Châtelot » – centre de l’agglomération antique d’où proviennent les seuls indices d’occupation de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Age montre que l’on ne peut décemment raisonner sur la topographie de l’agglomération après le milieu du IVe siècle » (Kasprzyk 2005, p. 187). De plus des découvertes monétaires effectuées au XIXe siècle indiqueraient la poursuite d’une occupation aux Ve et VIe siècles : M. Boirot signale en effet des monnaies d’or de Valentinien III, Zénon et Justinien, ainsi que des bronzes de Constantin III et Julius Nepos (Kasprzyk 2005, p. 188).

 

 

7. Synthèse sur la dynamique d’occupation

Nous pouvons donc conclure que l’agglomération de Bourbon-Lancy se met en place à partir de l’époque augustéenne. Auparavant rien ne permet d’identifier une occupation pérenne aux âges du Fer. Il serait raisonnable de penser que cette dynamique de développement urbain soit étroitement liée à celle de l’établissement thermal, une situation qu’on peut rapprocher d’autres sites de même nature dans l’est de la Gaule comme Bourbonne-les-Bains. Dès lors l’activité balnéaire apparait comme un pôle économique majeur, exerçant sûrement une attractivité qui dépasse les frontières de la cité éduenne. Une fréquentation intense qui favorisera l’essor des activités artisanales, notamment perceptibles par l’intermédiaire des productions de coroplastes, et le commerce de façon plus générale. Ce rôle structurant de l’établissement thermal semble inscrit dans la longue durée, ainsi lorsque le déclin de l’agglomération s’amorce au cours des IIIe et IVe siècles, le complexe balnéaire est toujours au cœur de la zone encore active. Sa fréquentation parait d’ailleurs se poursuivre bien au-delà de l’Antiquité comme l’indique une chanson de geste du XIIe siècle : «  Bourbon-Lancy n’était pas ruiné comme aujourd’hui : on y trouvait de grandes étuves, œuvres des Sarrasins compagnons de Julius César. Comme on était au mois d’août, plusieurs de nos chevaliers entrèrent dans ces bains » (Paulin 1862, p. 76). Pour autant, comme nous l’avons déjà souligné, il ne nous est pas possible de caractériser l’occupation de Bourbon-Lancy au-delà du IVe siècle.

 

 

8. Perspectives de recherche

  1. Courtépée concluait déjà au XVIIIe siècle que « Je ne finirais pas si je voulais parler de toutes les découvertes de cette espèce ; il suffit de dire qu’après Autun il n’y a point de ville en Bourgogne où l’on ait plus de marques d’ancienneté. Mais les antiquaires peuvent se plaindre, comme à Autun, de ce qu’aucun curieux ne s’est plu à les rassembler ; tout a été dispersé ou vendu » (Courtépée et Béguillet 1848, p. 181). En restant un peu plus modeste quant au poids de l’agglomération en Bourgogne, le savant émettait déjà un avis qu’on peut reprendre aujourd’hui. À savoir qu’on fait face à une agglomération antique à fort potentiel, mais dont la richesse archéologique a déjà été éprouvée durant les siècles passés, souvent sans contrepartie documentaire.

Quant aux perspectives de recherche, elles devraient s’orienter prioritairement sur le pôle artisanal et d’habitat du Breuil-Châtelot, dont le potentiel est sans équivalent dans le reste de l’agglomération. Ce serait l’occasion inespérée d’améliorer à la fois notre connaissance du centre urbain et des activités artisanales, qui pour l’instant n’ont été qu’effleurées. Évidemment le secteur thermal attire aussi l’attention, mais l’exploitation très dense signalée dès le début de l’époque moderne a sûrement fait disparaitre à jamais une part conséquente des vestiges antiques. Enfin le diagnostic effectué à la Cave aux Fées en 2014 vient aussi confirmer l’intérêt de cette zone

 

9. Bibliographie

 

– Auberi J, 1604. Les Bains de Bourbon Lancy et Larchanbaut, Paris, Editions A. Perier, 228 p.

 

– Banc J., 1618. Les admirables vertus des eaux naturelles de Pougues, Bourbon, & autres renommées de France. En faveur des malades qui ont recours en leurs salutaires emplois. Depuis peu descouvertes par J. B. Bourbonnois,..., Paris, Louys Giffart, 140 p.

 

– Barriquand J., Barriquand L., Guillot L. et Nykiel C., 2010. Relevé topographique et descriptif du collecteur d’eau gallo-romain de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire, France), Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne, 15 p.

 

– Boirot M, sans date. Histoire de Bourbon-Lancy, Manuscrit dactylographié conservé à la mairie de Bourbon-Lancy

 

– Boirot M., 1927 ?. Rapport sur les découvertes antiques effectuées à Bourbon-Lancy, transmis à la préfecture de Saône-et-Loire, Manuscrit dactylographié conservé à la mairie de Bourbon-Lancy

 

– Bonnard L, 1908. La Gaule thermale. Sources et stations thermales et minérales de la Gaule à l’époque gallo-romaine, Paris, Plon-Nourrit, 521 p.

 

– Cabboi L., 2002. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « La rue du Breuil » : Rapport de diagnostic ; Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Chevrier S., 2014. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « La Cave aux Fées » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Comiers M., juillet 1681. « Lettre de Mr Comiers, prevost de Ternant, Touchant les Eaux Minérales de Bourbon-Lancy », Mercure Galant, Paris, Au Palais, p. 175-199

 

– Compin P., 1913. Essais sur les origines et l’antiquité des thermes de Bourbon-Lancy, Paris, Jules Rousset, 64 p.

 

– Courtépée C. et Béguillet E., 1848. Description générale et particulière du duché de Bourgogne : précédée de l’abrégé historique de cette province. 3 (2ème éd. augmentée de divers Mémoires et Pièces), Dijon, V. Lagier, 640 p.

 

– Ducreux F. et Violot J.-M., 2006. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « Clos de la Pierre Folle tranche N°2 » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Kasprzyk M. 2005. Les cités des éduens et de chalon durant l’Antiquité tardive (v. 260-530 env.). Contribution à l’étude de l’Antiquité tardive en Gaule centrale, Dijon : Université de Bourgogne, Thèse de doctorat d’université (3 Volumes)

 

– Paulin A., 1862. Garin le Loherain : chanson de geste composée au XIIe siècle par Jean de Flagy ; mise en nouveau langage par A. Paulin, Paris, Claye, 400 p.

 

– Rebourg A., 1994. Carte archéologique de la Gaule : Saône-et-Loire 71/3, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 276 p.

 

– Rossignol C., 1879. « Monnaies des Edues pendant et après la conquête des Gaules », Mémoires de la société éduenne, Autun, Imprimerie Dejussieu père et fils, p. 207-233 (Tome VIII)

 

– Rouvier-Jeanlin M., Joly M. et Notet J.-C., 1990. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) : un atelier de figurines en terre cuite gallo-romaines (les fouilles du Breuil, 1985-1986), Paris, Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 223 p.

 

– Tillier J., 1980. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « Le Châtelot » : Rapport d’intervention, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Tisserand N., 2010. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « Centre Hospitalier » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Tisserand N., 2011. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « Secteur thermal » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Tisserand N., 2012. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « 2 rue de la Petite Murette » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

 

– Vertet H., 1988. « Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), observations sur un quartier artisanal et sur un puits votif découvert en 1892 », Sites, n° 35, p. 21-33

 

– Violot J.-M., 2004. Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), « La Pierre Folle » : Rapport de diagnostic, Dijon,  Services régional de l’archéologie de Bourgogne

Damien Vurpillot

Illustrations Bourbon Lancy