- Localisation
La commune de Grozon, à 6 km au sud-ouest de celle d’Arbois, dans le canton de Poligny (Jura, Franche-Comté), se situe au pied des premières collines du Revermont, en bordure occidentale du massif jurassien. Avec plus d’une centaine d’entités archéologiques recensées par le Service Régional de l’Archéologie, c’est l’une des plus denses en vestiges du Jura, singularité qui lui confère une certaine renommée au siècle dernier. Situé en territoire séquane, sur la route de Lyon à Strasbourg par Besançon, le lieu n’apparaît sur aucun itinéraire antique bien qu’il ait été, notamment au cours du XVIIIe siècle, associé à l’Equestris de l’Itinéraire ptoléméen.
- Cadre naturel
Le site s’inscrit au cœur du Vignoble, secteur de la zone basse du Jura formé par une succession de vallons et de collines d’altitudes moyennes (de 250 à 450 m) aux sommets boisés et aux pentes en prés ou cultivées de vignes. S’étendant de Salins-les-Bains à Lons-le-Saunier, ce paysage résulte de la présence de lanières tectoniques, orientées sud-ouest/nord-nord-est, bornées par deux entités structurales bien distinctes : à l’ouest, les formations tertiaires et quaternaires du fossé Bressan ; à l’est, les terrains du jurassique moyen des premiers plateaux de la chaîne jurassienne. Le socle granitique sous-jacent forme un dôme dont l’inclinaison, sur sa pente orientale, tend à provoquer un décollement et un glissement des séries secondaires en direction de la Suisse ; parallèlement, à l’aplomb de cette remontée, l’érosion tend à s’accélérer en provoquant le décapage des formations du Jurassique supérieur et moyen, qui finit par atteindre la dolomie-moellon et les marnes à sel gemme et à gypse du Trias supérieur. Ces niveaux, que l’on retrouve partiellement à l’effleurement dans toute la région, forment un ensemble de ressources mobilisables. L’agglomération s’implante ainsi entre une colline et une cuvette marécageuse dans laquelle les niveaux à sel gemme offrent des résurgences de sources salées. La dolomie, sous forme de moellons de teinte grise à jaune paille, fournit un matériau de construction facilement exploitable (blocs constitutifs des murs de plusieurs bâtiments). Les sources d’eau chargées de sel du Keuper naissent au fond de la cuvette marécageuse aux lieux-dits Le Breuil et Au Village, au sud du village actuel. La dépression dans laquelle coulent les sources salées est un marais inondable, couvert d’une aulnaie humide à grandes herbes et alimenté par le ruisseau de la Grozonne qui prend sa source au sud-est du village et traverse la commune vers le nord-ouest pour rejoindre la Bresse.
- Etat des connaissances
- Sources
L’agglomération gallo-romaine est exclusivement connue d’après les découvertes archéologiques. La plus ancienne mention textuelle, datée de 722, est issue du testament de Wilderatus, abbé de Flavigny, offrant une « areas in salinis Grausone [ou Crauzone] ». C’est la première mention directe d’une saline en Franche-Comté avec celle de Salins-les-Bains.
- Historique des recherches
Six grandes phases de recherches peuvent être distinguées sur la commune de Grozon (Fig. 1). Une documentation particulièrement abondante et hétérogène résulte de plus de trois cents ans de mentions, sondages, fouilles, prospections et découvertes fortuites.
La première phase correspond à un premier corpus d’articles et de mentions textuelles plus qu’à une véritable phase de recherches. Elle correspond aux écrits du début du XVIIIe au milieu du XIXe siècle. Les premières spéculations sur la présence d’une ville romaine à l’emplacement du village actuel se font jour et sont fondées sur de nombreuses découvertes fortuites dans le canton de Poligny (Dunod 1709 et 1735 ; Dunod de Charnage 1750). Nous pouvons y distinguer deux moments : un premier (phase 1a) marqué par la recherche de l’Equestris de l’Itinéraire de Ptolémée entre Grozon et Poligny ; dans le second (phase 1b), centré sur la première moitié du XIXe siècle, période de synthèses régionales ou communales, le propos se concentre sur la présence d’une agglomération gallo-romaine centrée sur la commune et le village actuel (Monnier 1852-55 ; Rousset 1855).
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, une deuxième phase est marquée par les travaux de deux érudits locaux. Le géomètre J.-D. Vionnet (phase 2a) prospecte la commune et recense de nombreuses découvertes fortuites, travaux dont il donne une première synthèse descriptive (Vionnet 1861-1868). Ce travail est poursuivi par l’abbé A. Guichard, curé de Pupillin, qui inaugure les premières fouilles à Grozon (phase 2b), pendant près de quinze ans entre 1891 et 1905, dont il publie les résultats par compte-rendu et planches de mobilier (Guichard 1905).
Après un long silence, la troisième phase de recherches est centrée sur le dernier quart du XXe siècle. Elle correspond à la découverte archéologique moderne de l’agglomération. Dès 1976, le site est (re)découvert par les prospections aériennes de G. Chouquer (phase 3a) qui attestent du caractère urbain, du moins aggloméré, de l’occupation (Chouquer 1976-77 ; Chouquer 1978 ; Chouquer 1981 ; Chouquer 1986). À la faveur d’un nouveau développement dans l’aménagement du territoire de la commune, les années 1980 sont marquées par plusieurs années de fouilles de sauvetage et prospections pédestres (phase 3b) révélant les premiers éléments de datation sur les secteurs des Grandes Teppes, la Combe, le Village et Champs Cartaud (Odouze 1981 ; Odouze, Depierre 1982 ; Grosjean 1892 ; Mangin, Petitjean 1982 ; Grosjean 1984 ; Richard 1984). Les premières véritables synthèses cartographiques sur l’agglomération antique sont publiées à l’occasion des publications des premiers atlas sur les agglomérations secondaires du nord-est (Depierre, Odouze 1986 ; Odouze, Chouquer 1994). Ces premières synthèses sont restées, bien que successivement annotées (Rothé 2001), l’état général des données manipulées encore récemment (Barral, Coquet, Nouvel 2012).
La quatrième phase correspond à une période de relative inertie dans les recherches de terrain (phases 4a et 4c). Il s’agit d’une période de tensions entre les acteurs de l’archéologie et les habitants et élus de la commune, résultat de démêlés judiciaires à l’issue des fouilles préventives de la phase précédente. Les découvertes fortuites, si importantes jusqu’alors, se font rares ou ne sont plus signalées. S’il existe quelques recherches de terrain (phase 4b), elles ne correspondent qu’à de rares diagnostics (Andrey-Chalandre, Passerat 1995), surveillances de travaux (Laurent 1995) ou à des prospections aériennes et pédestres très ponctuelles et périphériques à l’emprise de l’agglomération antique (Nowicki 1993-95).
La cinquième phase, au tournant des années 2000, marque un profond renouveau avec un retour des projets programmés. Dans l’objectif d’une mise à jour de la carte archéologique, soutenue par le Service Régional de l’Archéologie de Franche-Comté, L. Jaccottey entreprend un important travail d’archives et de prospections pédestres afin de relocaliser les découvertes anciennes (Jaccottey 1998a). En diagnostic, les premiers niveaux d’une occupation de La Tène finale sont atteints au Champs Cartaud (Jaccottey 1998b). Enfin, un Projet Collectif de Recherches sur les sources salées dans le Jura, permet de poser les premiers jalons, datés par 14C, de l’exploitation du sel à Grozon. Des carottages datés par radiocarbone AMS attestent de l’existence de couches de cendres se rapportant à la fin de la Protohistoire et au début de l’époque romaine, puis au début du Moyen Âge (Pétrequin et al. 1999).
La sixième et dernière phase, débutée au début des années 2000, par une reprise de l’ensemble du dossier communal dans une perspective diachronique. Un premier moment (phase 6a) correspond à une succession de diagnostics (Billoin 2009, 2010, 2013 ; Billoin, Haut 2006 ; Haut 2004 ; Joan 2010 ; Joan, Haut 2009) qui apportent d’importantes informations sur l’emprise spatiale et chronologique de l’occupation, notamment sur une continuité quasi systématique des occupations du Haut-Empire à l’Antiquité Tardive et au haut Moyen Âge. L’ensemble de ces données n’a été que récemment mis en perspective dans une approche globale de l’occupation antique et médiévale, à l’occasion du Projet Collectif de Recherches sur les agglomérations antiques de Bourgogne, Franche-Comté et Champagne méridionale (Venault, Nouvel 2012 et 2013), projet qui a soutenu plusieurs campagnes de prospections géophysiques (Coquet 2012 et 2013 ; Billoin, Sanchez 2015). Ce croisement de l’ensemble des données anciennes et récentes s’effectue au sein d’un Système d’Information Géographique (phase 6b). En 2014, une fouille préventive conduite au sud-est de l’agglomération, au lieu-dit Maillot, met au jour les premières structures archéologiques de la saline du haut Moyen Âge de Grozon (Billoin en cours). Parallèlement, de nouveaux carottages dans le sous-sol sont entrepris afin d’apporter des arguments concernant le paléo-environnement. En cours, cette phase voit donc les différents acteurs de la recherche développer une approche euristique et des projets de publications.
- Organisation spatiale
- Voirie
Bien que l’agglomération gallo-romaine soit souvent présentée, dans la bibliographie ancienne comme un important carrefour routier (5 ou 6 grandes voies antiques partiraient de Grozon), les preuves archéologiques sont encore rares et la plupart des éléments de voirie découverts ne peuvent être datés. La confrontation des données anciennes avec les prospections récentes permet néanmoins de confirmer quelques tracés.
Lors de fouilles réalisées entre 1889 et 1896, l’abbé Guichard mentionne la découverte de deux rues au cœur de l’agglomération. Ces dernières pourraient correspondre à celles découvertes en 1983 par photographies aériennes (UD083 ; UD084) (Odouze, Chouquer 1994) et complétées en 2012 par prospections géophysiques au lieu-dit La Combe (Coquet 2012). La première (UD170), orientée nord/sud, était pavée sur 3m de large (Guichard 1905a) ; la seconde (UD171), orientée est/ouest, rejoint perpendiculairement la première depuis le lieu-dit En Champeau. Plus au nord, une possible continuité de cet axe nord/sud a été repérée par prospection géophysique (UD109), avec un infléchissement d’orientation progressif nord/nord-ouest (Coquet 2013). Entre ces deux portions de voie, une vaste cour pavée (UD080 ; UD090), partiellement fouillée en 1983-84, a été mise en évidence au lieu-dit Les Grandes Teppes de part et d’autre de la voirie actuelle. Dans le pavage, deux ornières, orientées nord/sud, ont été repérées (UD097). Plus au nord, le pavage semble se poursuivre en changeant d’orientation, sud-ouest/nord-est (Cohen, Grosjean 1993). Cet ensemble de données éparses évoque le croisement de deux axes majeurs de l’agglomération au nord du village actuel, autour d’une place/cour pavée, bordée dans sa partie sud-est par un important quartier artisanal, distribué par de petites rues d’orientation nord-ouest/sud-est dont deux ont été reconnues (UD098 ; UD099). L’axe nord/sud peut trouver une continuité au sud du village : des anomalies linéaires observées en rupture de pente, au sud de la colline de Champeau, sont interprétées comme des éléments de voirie (UD105) par la photographie aérienne (Chouquer 1986), avec une orientation nord-ouest/sud-est.
Aux Champs Cartaud, au nord-ouest du village, un tronçon de voie antique a été dégagé en 1983 par J.-L. Odouze. Cette voie orientée nord-ouest/sud-est (UD085) était bordée par des fossés et a été dégagée sur trois niveaux de rechapage (rechapage grossier pour le niveau supérieur et plus régulier, à galets plus petits, pour les deux autres), avec des ornières orientées nord/sud et sud-ouest/nord-est.
Au sud-est du village, une construction antique construite en bordure d’une voie constituée de galets compactés (UD160) est mise au jour en 2006 (Billoin, Haut 2006). Cette voie correspond vraisemblablement à un axe structurant de l’agglomération antique. L’occupation bâtie semble débuter aux Ier-IIe ap. J.-C. (jusqu’au Ille s.). La voierie continue d’être utilisée jusqu’au XIIe siècle et se pérennise avec un décalage d’orientation par la rue de la Gare. Une récente intervention, limitée à une surveillance de travaux, a permis toutefois de préciser ce tracé, notamment sa largeur de 11 m (Goy, Billoin en cours).
En cœur de village, la fouille conduite en 2014 a reconnu une portion de rue en usage au haut Moyen Âge sous la rue principale dénommée rue de la Saline, de même orientation, mais avec un glissement de quelques mètres (Billoin en cours).
Au lieu-dit Pré à la Dame, des photographies aériennes récentes (Nouvel, Izri 2015) mettent en évidence une portion de voie d’orientation sud-ouest/nord-est (UD102).
Plusieurs voies présumées antiques sont signalées depuis le XIXe siècle et reprises dans des études récentes, sans véritables témoins matériels. L’essentiel reprend la trame viaire du village actuel. Des vestiges d’éléments de voirie sont également signalés par Vionnet aux Champs de la Croix (UD029).
- Le bâti
Plusieurs bâtiments ou ensembles de bâtiments ont été mis au jour de longue date, mais le dossier est marqué par une abondante documentation ancienne, des fouilles plus récentes mais dont les rapports sont inexistants (ou perdus), ou encore des diagnostics dont l’emprise spatiale ne permet pas de disposer de plans d’ensemble autorisant une interprétation fonctionnelle. Si les prospections géophysiques, constituant l’essentiel des recherches récentes, permettent de dresser les limites approximatives de l’agglomération, l’image restituée correspond sans doute à la superposition des nombreux états successifs. Faute de fouilles phasées extensives, il reste difficile d’affiner les chronologies d’occupation, de démêler le bâti et d’en caractériser les fonctions.
L’essentiel du bâti antique restituable concerne deux vastes ensembles au lieu-dit La Combe. En 1976, les vestiges d’un vaste bâtiment en « U » (UD175) sont repérés par photographie aérienne. En bordure de voie, ce bâtiment semble s’organiser autour d’une cour centrale ouverte à l’ouest. Les prospections géophysiques permettent une bonne lecture du plan et de repérer les différentes pièces qui le composent, dont certaines semblent avoir été fouillées par A. Guichard à la fin du XIXe siècle (UD059). À l’est de ce grand bâtiment, les prospections géophysiques et aériennes ont permis de mettre en évidence un vaste corps de bâtiment rectangulaire orienté nord-sud (UD167), composé de cellules régulières ouvertes sur rue, à l’ouest. Il pourrait s’agir d’un ensemble de boutiques/ateliers distribué par un couloir/portique (Coquet 2012) et pourraient correspondre à ce que l’abbé Guichard décrivait comme « un vaste établissement allongé et étroit, divisé en nombreuses cases régulières et symétriques, et rappelant la disposition d’une grande étable » (UD060).
Pour le Moyen Âge, l’emprise sommaire du barrage (UD123) et du cendrier des salines (UD124) ont été modélisées sur la base de carottages effectués à l’occasion du Projet Collectif de Recherche sur les sources salées du Jura (Pétrequin et al. 1999). Le barrage débute au niveau du château de Rabeurg, se dirige vers le sud-sud-ouest, traverse la route, puis se dirige à l’est/sud-est jusqu’aux salines du XIXe siècle (UD155) ; il longe la route en se dirigeant vers le nord-ouest puis revient vers la château de Rabeurg au nord-est. Ce barrage d’une vingtaine de mètres de large avec sa forme en « fer à cheval » correspond à la structure décrite au XIXe s. Les dépôts de cendres noires et de charbons avaient déjà été décrits par Vionnet. Les sondages montrent que les charbons de bois peuvent être observés jusqu’à des profondeurs importantes (10,25m), les tuiles ou les poteries gallo-romaines peuvent s’observer à des profondeurs de 1 à 7m et les fragments de poteries et de tuiles médiévales plutôt au sommet du remplissage.
- Nécropole
De nombreuses découvertes anciennes témoignent de la présence de nécropoles antique et médiévale sur la colline de Champeau, à l’est du village actuel. Vionnet signale la découverte de « débris antiques » et de « tombeaux païens » (UD017, UD034, UD035, UD036). En 1890, sur la crête de la colline, Guichard signale la découverte de six sépultures (UD044) qui se composent de trois sarcophages parallèles et contigus orientés est-ouest et de trois sépultures perpendiculaires aux sarcophages, composées de pierres sur chant. Un de ces sarcophages contenait les restes d’un individu de grande taille et un autre ceux d’une femme et d’un enfant. Des ouvriers, travaillant au sud d’un murger, dégagent trois nouvelles sépultures entourées de pierres sur chant et orientées nord/sud. Sur les pentes de la colline, Guichard met au jour d’autres tombes (UD051) : à l’est, trois tombes en pleine terre dont une avec une grande épée en fer ; à l’ouest, plusieurs squelettes dans le fond d’une tranchée et au nord deux tombes orientées nord/sud. Cette série de sépultures peut être attribuée à l’époque antique ; les sarcophages et la tombe avec une grande épée en fer évoquent plutôt une nécropole du début du Moyen Âge.
Au lieu-dit Pré à la Dame (dit « En Saint-Mérot »), A. Guichard met au jour en 1891 une nécropole à inhumations (UD055) sans doute déjà signalée par Vionnet (UD019). Les sépultures sont orientées est/ouest et sont placées dans des fosses limitées par des pierres sur chant. Les inhumations sont accompagnées d’un vase de « poteries grossières » (dont un seul retrouvé complet) placé aux pieds. Une des tombes a livré une monnaie de Troyes en argent, datée du Xe siècle. Plusieurs éléments mobiliers, notamment de parures, attestent d’une occupation au haut Moyen Âge. La même année, sur un petit mamelon situé au sud-ouest du village (lieu-dit Saint–Germain), il découvre plusieurs sépultures (UD052) vraisemblablement plus tardives (monnaies du XVe s.). Des tombes auraient également été fouillées au milieu du XIXe s. sur la Côte des Monténards (UD014).
- Guichard indique qu’un grand nombre de sarcophages (UD067) est découvert dans le cimetière qui entoure l’église Notre-Dame, lieu-dit Au Village. Plusieurs fragments de sarcophages se trouvaient le long du mur de l’église. Dans plusieurs tombes, un vase en terre grise ou noire contenant une monnaie a été découvert au pied du défunt. Le reste du mobilier se compose de plaques boucles, fibules, épingles et scramasaxes. Un sarcophage en pierre tendre (UD076) découvert par des fossoyeurs au début des années 1980. La terre retournée pour le creusement des tombes a livré de nombreux fragments de tuiles à rebords ainsi qu’un tesson de céramique gallo-romaine et un autre du haut Moyen Âge. Lors de fouilles au milieu du jardin du presbytère, on rapporte la découverte d’une tombe entourée de pierres sur chant et dont il manquait la tête (UD046).
Au Teppes, l’abbé Guichard dégage en 1892 des sépultures (UD064 ; UD068), probablement mérovingiennes d’après le mobilier décrit. Plusieurs tombes, également postérieures à l’époque romaine, ont été découvertes dans les années 1980. Il s’agit de quatre tombes entourées de pierres sur chant et d’une sépulture dans un sarcophage monolithique sans couvercle (UD104). Ces sépultures, à cheval sur les structures du Haut-Empire, semblent remonter au début du Moyen Âge. Dans le même secteur, deux inhumations, non datées, ont été découvertes (UD082 ; UD089), ainsi que deux probables incinérations (UD100 ;UD101).
Au lieu-dit Champs Cartaud, des fouilles de sauvetage menées en 1983 ont livré quatre inhumations non datées (UD094). Il s’agit de tombes en pleine terre, placées dans des fosses. Une des tombes était double (orientée nord-ouest/sud-est) avec deux corps superposés et posés tête-bêche.
- Etendue supposée
D’après les dernières cartes de synthèses (Fig. 2), le cœur de l’agglomération antique semblait se situer au nord et à l’est du village actuel, jusqu’aux bordures de la grande voie antique Lyon-Strasbourg (orientée nord-est/sud-ouest) au sud-est du village. Le plan d’ensemble, restituable essentiellement par la photographie aérienne, présentait une disposition en relation étroite avec la topographie particulièrement accidentée des lieux, sur et en contrebas de la colline de Champeau, et dans la cuvette traversée par le ruisseau de la Grozonne. Il adopte ainsi plusieurs directions, en fonction de la pente, et se régularise à l’ouest du village, où l’on perçoit l’amorce d’une organisation orthonormée (Odouze, Chouquer 1994). Les auteurs notaient néanmoins la difficulté de distinguer dans l’ensemble important de vestiges, disséminés tout autour du village actuel, ceux à associer à l’agglomération proprement dite d’éventuelles installations périphériques.
Les prospections magnétiques menées en 2012 et 2013 avaient pour but de confirmer et de compléter les éléments bâtis déjà repérés ou pressentis et d’investir la périphérie immédiate de l’agglomération pour en circonscrire l’emprise (Fig. 3). Si ces premiers résultats restent encore à approfondir, ils nous invitent à proposer des limites sud, nord-nord-est et nord-ouest de l’occupation antique de Grozon. Ces limites sont en relative contradiction avec les éléments d’appréciation dont nous disposions jusqu’à présent à propos du centre de gravité de l’agglomération. En effet, les anomalies linéaires repérées en photographie aérienne à l’est du village semblent plutôt correspondre à de grandes anomalies géomorphologiques plus qu’à des axes de circulation. Les éléments bâtis semblent absents, à moins qu’ils aient été largement arasés par l’intensité des travaux agricoles. La colline de Champeau apparaît alors comme une zone essentiellement funéraire périphérique à l’agglomération. Au sud, l’importante zone marécageuse (lieu-dit Au Marais) se distingue par une absence quasi-totale de découvertes et apparaît comme la limite sud de l’occupation romaine, en limite du village actuel. Le quartier artisanal des Grandes Teppes marque la limite nord-est de l’occupation groupée, attestée par des diagnostics négatifs limitrophes. Aux Champs Cartaud, le contraste entre une vaste zone bâtie et un relâchement net dans la densité des signaux magnétiques invite à placer une limite nord-ouest à l’agglomération. Les limites ouest et sud-ouest restent, elles, à préciser.
Sur une superficie d’environ 40 ha (Fig. 4), l’ensemble des vestiges bâtis reconnus semblent appartenir à l’agglomération gallo-romaine. La relocalisation des données anciennes vient combler le manque de données récentes au cœur du village actuel et permet de coordonner ce vaste ensemble.
- Nature de l’occupation et pertinence des éléments de caractérisation
La caractérisation de l’occupation repose essentiellement sur des données anciennes et des résultats de prospections pédestre ou géophysique qui fournissent une vision plus ou moins floue de la nature des activités. Les informations issues d’opérations d’archéologie préventive portent un éclairage plus précis mais très ponctuel. L’occupation demeure dans bien des cas difficile à caractériser malgré le croisement de ces données.
- Artisanat
- Terre cuite
Au lieu-dit L’Echalier, de nombreux fragments de tuiles à rebords, notamment de tuiles brûlées, ont été découverts en prospections pédestres suite à la localisation du site par photographie aérienne (UD071). Le mobilier oriente vers la possible présence d’un atelier de tuilier (UD115) en périphérie nord-ouest de l’agglomération. Néanmoins, la nature du site a depuis été remise en cause par l’absence de fragments d’argile cuite ou de tuiles surcuites (Charlier 1991).
- Activité métallurgique
L’artisanat à Grozon est marqué par la métallurgie du fer et, dans une moindre mesure, de celle du bronze.
Dans le secteur de La Combe/Les Grandes Teppes, A. Guichard fouille en 1891 une « habitation romaine dans laquelle il a recueilli un fer à marquer avec l’estampille LIVS, une douille d’enseigne, un poignard en fer et plusieurs autres objets en métal » qui pourrait correspondre à un atelier de fondeur. Ce bâtiment qu’il nomme la « Maison de Lius » (UD061), en partie fouillé, s’organise autour d’une cour à péristyle. Une première pièce est interprétée comme une cuisine, dans laquelle ont été retrouvées des monnaies, ossements d’animaux, coquilles d’huitres et de moules. À l’angle nord-est de la pièce se trouve un foyer en briques rouges qui, par un conduit sous-jacent en terre cuite de 40 cm de large permet de chauffer la « cuisine » et la pièce adjacente, dont la cloison est faite de tubuli. Au nord, une petite pièce au sol cimenté est interprétée comme un caldarium. Sous cette pièce, une cave (ou cellier), a livré une douzaine d’amphores vinaires en terre jaunâtre à long col et à pied conique, l’une d’elles contenait des pépins de raisins, une autre des ossements de porc. Au sud, une pièce particulièrement soignée, avec sol de béton fin et murs en enduits peints, est interprétée comme une salle à manger (ou triclinium). Dans cette pièce, plusieurs artefacts ont retenu l’attention des fouilleurs : un objet en bronze dont la partie inférieure en forme de douille porte latéralement un doigt replié, un fer à marquer en forme de « T » portant l’inscription « LIVS » (CIL XIII, 10023-10), un contrepoids cylindrique en plomb de 3 kg, un objet en bronze d’environ 1 kg que l’abbé Guichard identifie à « une enseigne romaine ou gauloise », deux petits « plateaux en bronze » ou « patères », une tige cylindrique en fer ou pilum (Guichard 1892a).
Dans ce même secteur, A. Guichard fouille une pièce d’un autre ensemble bâti qu’il nomme la « Maison du Joaillier » et qui semble correspondre à un atelier de bronzier (UD57). Parmi le mobilier recueilli, on trouve plus d’une vingtaine de creusets en argile réfractaire et un nombre important de petits objets en bronze, dont quelques-uns inachevés, épingles courtes et à cheveux, clous de diverses formes et dimensions, aiguilles à coudre, pendants d’oreilles, fibules et chaînettes (Guichard 1892b).
En 1983, les vestiges d’une forge (UD091) ont livré une quantité importante de scories de fer, quelques scories et une demi-douzaine de petites plaques de bronze de 2 à 3 cm de longueur Le site, qui n’a pas pu être fouillé intégralement (aucun rapport), est daté du Ier s. ap. J.-C. par l’étude céramologique et la découverte de deux monnaies. L’ensemble du secteur fouillé entre 1981 et 1985 semble correspondre à un vaste quartier artisanal et commerçant du Haut-Empire (UD081), centré sur la métallurgie du fer et dans une moindre mesure sur celle du bronze, organisé autour d’un axe routier sud-est/nord-ouest en relation avec une vaste aire de circulation empierrée sur laquelle devait s’ouvrir des boutiques. Dans une des pièces, un petit foyer composé de tuiles a été découvert. Dans une autre pièce, des niveaux de remblais ont livré des fragments d’enduit peint et de tubuli. Deux zones de scories (fer et bronze) ont été découvertes en, ainsi que plusieurs fibules en mauvais état qui pourraient être en cours de réalisation.
Des tuiles à rebords, des fragments de céramiques gallo-romaines, tessons de céramiques du haut Moyen âge et scories de forge ont été découvertes en prospection pédestre en 1998 (Jaccottey 1998a). Cette zone pourrait correspondre à une zone d’habitation de l’époque antique et à une petite forge du haut Moyen âge (UD137).
5.2. Habitat domestique
Nous disposons de peu de témoins de l’habitat domestique à Grozon, d’autant qu’il devait se confondre architecturalement avec les ateliers artisanaux (cf. supra).
Un diagnostic Rue de la Gare en 2006 révèle l’implantation d’un bâtiment (UD159) composé de plusieurs pièces, dont une chauffée par hypocauste, en bordure de voie. Cet édifice peut correspondre à une domus construite en bordure d’un axe structurant de l’agglomération (Billoin, Haut 2006). L’occupation semble débuter au Ier-IIe siècle jusqu’au Ille siècle ap. J.-C., avec un prolongement ou une réoccupation jusque dans l’Antiquité tardive et éventuellement au haut Moyen Âge.
5.3. Vie religieuse
L’agglomération de Grozon a livré des traces d’une activité religieuse, mais le dossier souffre du peu de découvertes archéologiques attestées et d’une tradition historiographique voulant voir, à l’emplacement de toutes les églises connues, les vestiges d’anciens temples gallo-romains.
Si l’on s’en tient aux affirmations du XIXe siècle, l’église Notre-Dame serait implantée sur un temple de Diane (Rousset 1855). Il y aurait été retrouvé un bas-relief en marbre blanc (UD001 ou UD056) représentant la déesse assise dans une forêt, le bras gauche appuyé sur une biche accroupie et serrant du bras droit un chien couché derrière elle. À proximité, des ouvriers découvrent en 1859 un disque en bronze (UD006) portant une inscription dédiée à Cybèle – Matri Deum Camellius Tutor ex vota – (Mowat 1881-82) et on aurait recueilli, au même endroit, « des médailles de petit modèle, frappées en l’honneur de Vesta » (Vionnet 1861). Vers 1886, lors de travaux d’extraction de cendre dans un jardin à proximité du presbytère, deux murs formant un couloir ont été dégagés (UD043) : « cinq statuettes de divinités » en bronze y ont été découvertes, dont un Apollon et un Hercule. L’église Saint-Martin aurait été construite à l’emplacement d’un temple dédié à Bacchus. Une abondante bibliographie ancienne prétend que l’église Saint-Michel était installée sur un temple dédié à Mercure, mais aucun élément archéologique ne permet d’indiquer la présence d’un temple antique. À l’ouest du village, se trouverait l’emplacement de l’église Saint-Maurice qui serait implantée sur un temple dédié à Mars (Guichard 1892). Enfin, au lieu-dit Saint-Germain où se trouvait une église, Vionnet indique la présence de « sarcophage(s) » et d’un « temple dédié à Apollon ».
En 1892 au lieu-dit Pré à la Dame, A. Guichard fouille les vestiges d’une église (UD063) qui semblent prendre appui sur les fondations d’un bâtiment antique. Orientée est/ouest, l’église, qui serait celle de Saint-Maurice, présente une nef unique rectangulaire (22m x 8m) se terminant à l’est par une abside semi-circulaire axée. La façade nord est renforcée par d’imposants contreforts. Cet édifice médiéval repose en partie sur les vestiges d’un bâtiment antique rectangulaire (18 x 12m), de même orientation, dont il ne reste que les fondations (larg. 1,80-2m), découvertes à un peu plus de 2m de profondeur et composées de « gros blocs en forme de claveaux, à peine dégrossis, placés sur chant comme dans une voûte, et reliés par un enduit extrêmement dur » (Guichard 1893a : 386). Vers le milieu de l’enceinte du « temple », l’abbé Guichard signale la présence de murs de moyen appareil (ép. 0,70m) qu’il interprète comme la cella, mais qu’il ne fait pas figurer sur son plan.
Aux Champs Cartaud, des traces d’un bâtiment de forme polygonale, repérées par photographie aérienne, évoquent le plan d’un temple gallo-romain (UD074). Les éléments sont ténus, mais la découverte proche, bien que mal localisée, d’un dépôt votif (UD092), contenant des monnaies d’Auguste à Commode, oriente vers cette interprétation. La découverte d’un petit chapiteau corinthien en réemploi (UD078) suggère la présence d’un temple gallo-romain sur la commune, cet ordre architectural ne serait en effet attesté qu’en contexte cultuel en Franche-Comté romaine.
La tradition place à Grozon cinq églises, dédiées à Sainte-Marie/Notre-Dame (UD107), Saint-Martin (UD021), Saint-Germain (UD157), Saint-Michel (UD020) et Saint-Maurice (UD156). Les recherches effectuées sur l’église Saint-Maurice (voir supra) sont les seules à avoir fourni des indices fiables du haut Moyen Âge, notamment de nombreuses sépultures médiévales dont certaines peuvent être attribuées, par étude du mobilier, aux Vle et Vlle siècles. À l’emplacement du cimetière entourant l’église Notre-Dame, ont été découvertes plusieurs sépultures mérovingiennes (UD067), des sarcophages et un triens (UD075), qui orientent vers une datation basse de la fondation de l’église.
- Installations publiques
Excepté la voirie, les installations publiques attestées échappent encore au regard. A. Guichard signale néanmoins la découverte de blocs d’architecture dans un champ (UD045), au centre du village, à proximité d’un ancien puits salé. Ces blocs moulurés étaient alignés et reliés par des crampons en fer. Le fouilleur interprétait ces vestiges comme la base d’un monument important. Une corniche a également été découverte il y a quelques années (Odouze 1981). L’interprétation des vestiges laisse supposer qu’il s’agissait d’un grand bâtiment public.
Plusieurs découvertes fortuites plaident pour la présence d’un ou de plusieurs bâtiments d’importance, sans qu’il soit véritablement possible de les localiser et d’attester de leur caractère public : deux blocs d’architecture moulurés et un tambour de colonne (UD079) ont été découverts lors du creusement des égouts en face des salines du XIXe siècle ; un fût de colonne antique (UD114) était conservé devant la porte du château de Rabeurg.
Le vaste bâtiment en « U » (UD075), de près de 100m de long sur une largeur de plus de 50m, découvert par prospections aériennes et recoupé par les prospections géophysiques récentes, semble s’organiser autour d’une cour orientée à l’ouest. Le croisement des données aériennes et géophysiques témoigne de la présence de vestiges bâtis (UD086) plus diffus à l’ouest de cette structure, vestiges qui semblent montrer qu’il s’agit plutôt d’un vaste bâtiment quadrangulaire à cour centrale, dont la partie ouest aurait été largement arasée. La fonction et la datation de ce bâtiment ne sont pas établies, mais sa taille imposante a longtemps plaidé pour un édifice public (Chouquer 1986).
Aux Champs Cartaud, des fouilles réalisées au XIXe s., dans le but d’extraire de la pierre, ont permis la découverte d’une construction composée de petites « chambrettes » (UD024). Un foyer composé de tubuli est découvert en 1861 par Vionnet dans un champ lui appartenant. Cette structure semble correspondre à un foyer d’hypocauste ou de thermes. C’est dans ce même lieu-dit que sont signalées par Vionnet des découvertes de céramique, marbre et tesselles, tessons de mosaïque (UD033) et une mosaïque de couleur grise par l’abbé Guichard (UD062). Deux sondages menés à l’hiver 1994-95 sur un site repéré par photographie aérienne (UD073) mettent en évidence, dans le premier, deux murs parallèles orientés nord-ouest/sud-est ; dans le second, les vestiges de deux pièces avec des résidus d’enduits peints (couleur jaune, rouge et blanc), une composée d’un sol en terrazzo, l’autre d’un hypocauste dont la suspensura était détruite mais où subsistaient les pilettes (Andrey-Chalandre, Passerat 1995). Ce vaste ensemble, délimité en prospection géophysique (UD108), mais dont le plan reste illisible sans doute par une superposition d’états successifs, pourrait correspondre à une villa en périphérie immédiate de l’agglomération, à des thermes publics ou aux annexes à un éventuel sanctuaire aux Champs Cartaud (UD074).
- Chronologie et critères de datation
- La Tène D
Une occupation laténienne était pressentie par plusieurs découvertes anciennes non étudiées : monnaies, céramiques, amphore Dressel 1, fibules, anneau en verre (UD008, UD141 entre autres exemples).
Un niveau d’occupation laténien (UD0125) est attesté lors d’un diagnostic mené par L. Jaccottey en 1998 au lieu-dit Champ Cartaud. Il s’agit d’un niveau empierré, vraisemblablement d’habitat, associé à de la céramique du deuxième âge du Fer. La totalité de la céramique mise au jour (612 tessons) forme un ensemble chronologiquement homogène et cohérent : 175 fragments de céramique modelée indigène dont 30 tessons de type Besançon (production de la région de Chalon-sur-Saône, 428 de céramique tournée indigène ; 9 de céramique importée (2 fragments d’amphores vinaires italiques, 1 fragment de dolium, 1 tesson de cruche de type méditerranéen et 5 tessons d’une coupe se rattachant à la catégorie Campanienne A forme Lamb 27B). La présence en quantité significative de pots dits de type Besançon et d’importations variées permet de rapprocher Grozon de faciès bien documentés pour la moyenne vallée de la Saône (Verdun-sur-le-Doubs) et de proposer une datation LTD1b (Jaccottey 1998b).
Au Pré à la Dame, en limite ouest de l’agglomération, un diagnostic récent a livré un niveau comportant un riche ensemble de céramique associé à un aménagement composé de piquets en bois qui a été daté par dendrochronologie des années – 9 avant notre ère. Il précède une phase de construction d’un vaste bâtiment en dur (Billoin en cours).
En périphérie du village, lieu-dit La Bôle, une probable ferme protohistorique (UD118) est également signalée (Nowicki 1993). La prospection aérienne montre les traces des fossés d’un enclos grossièrement quadrangulaire.
- Haut-Empire
De nombreuses monnaies romaines sont recensées dans les écrits du XIXe siècle, notamment aux Champs de la Croix (UD016), aux Champs Cartaud (UD025), Les Grandes Teppes (UD031), Au Village (UD037, UD048) et aux Platrières (UD049). Au lieu-dit Marguiron du cadastre napoléonien (Les Platrières), un important matériel gallo-romain, dont des monnaies qui se rapportent toutes au Haut Empire, est exhumé lors du creusement d’une tranchée liée à la construction de la gare (UD007). Des monnaies romaines de Vespasien, Hadrien, Antonin et Gordien et des « ferrailles romaines » ont été recueillies en 1861 dans le même secteur (UD018).
Quelques éléments de datations peuvent être proposés sur la base des descriptions de mobilier et des planches publiées par A. Guichard (identifications P. Barral et S. Humbert, dans Rothé 2001). Les principales découvertes céramiques détaillées semblent être issues du cellier de la « maison de LIVS » (UD061). Plusieurs tessons d’amphores portent des estampilles. Les deux estampilles – « CINCOR » et « LVCPETI » (Guichard 1891b) – peuvent être attribuées à des amphores de type Dressel 1b ; deux timbres amphoriques – « EH » et un « soleil rayonnant » – peuvent être attribués à des amphores de type Dressel 1. Le timbre « MELISSI ET MELISSE » appartient lui a une amphore de type Dressel 20 (Callender n °4). Il signale de la céramique sigillée, mais sans préciser clairement si elle provient du même cellier. Parmi les estampilles (Guichard 1905), on remarque SENOM (La Graufesenque, 30/80 ap. J.-C.) ; OFIIACENNI IIFAI ; ERII ; OFRAMI déjà observé dans la villa de Buvilly ; CREVI; hcVI; OFMO IIII; IlIONI; DAI IIII; C/AIVT. V ; CRISPINI (Arezzo, Oxé Comfort n°561, période augustéenne) ; VONIVS(s) F ; CUS ; sur trois lignes : – -TML. / FORT. / FECI (pour Titus Malius Fortunatus : atelier lyonnais de la Muette, période augustéenne).
En 1981-82-83, au lieu-dit Les Grandes Teppes (fouille Grosjean, Odouze), les vestiges sont datés du Ier et IIe s. ap. J.-C. (UD081) Le matériel, relativement abondant, était composé de céramique sigillée (dont un tesson comportant l’estampille Of Ponti) et peinte, céramique métallescente et commune, une dizaine de fibules (l’une d’elles représentait une ascia), un potin gaulois avec un sanglier stylisé au revers et des monnaies romaines (un denier républicain de la gens Rubria, un Auguste à l’autel de Lyon, un demi-as de Nîmes ou as de Vienne, un probable Vespasien, un bronze de Marc-Aurèle, un Septime-Sévère), fibules en bronze, objets de parure (bagues, intailles. bracelets et perles en verre), entre autres.
Le dépôt monétaire des Champs Cartaud (UD092) est daté de 20 av. J.-C. à 164 ap. J.-C
Aux lieux-dits Champ Rodier, Champs Cartaud et Pré-la-Dame, les trois sondages effectués au cours l’hiver 1994-95 ont fourni un matériel daté du IIe s. ap. J.-C. (UD120) : 5 tessons de gobelet à dépression métallescent, un fond de céramique commune claire, un fond de cruche céramique commune claire, une anse d’amphore gauloise (Andrey-Chalandre, Passerat 1995).
Les niveaux de circulation et aménagements rocheux (UD163) mis en évidence lors d’un diagnostic en 2009 ont été datés de la fin du Ier s. ap. J.-C. par le mobilier céramique recueilli : 63 tessons de céramique gallo-romaine (commune claire à pâte fine ou à gros dégraissant, commune sombre à gros dégraissant ou fine, sigillées de la Gaule du Sud (coupelle Drag. 22, coupe Drag. 29b), formes caractéristiques des contextes claudiens et flaviens à Besançon (Billoin 2009).
- L’Antiquité tardive
Les données recueilles pour cette période sont plus diffuses dans la bibliographie, mais l’occupation est bien attestée. La plupart des diagnostics récents témoignent d’une continuité de l’occupation. Les rares tessons de céramique issus des couches de démolition ou d’occupation des sols de la domus de bord de voie (UD159) renvoient à une occupation du Ier-IIe s. ap. J.-C. (cruche, céramiques communes claires) et du IIIe s. ap. J.-C. (sigillée, excisée, gobelets à dépression, métallescentes). Trois fragments de vaisselles en bronze attestent du niveau social élevé de l’occupation. La voierie continue d’être utilisée jusqu’au XIIe siècle au moins comme l’a révélé un diagnostic conduit sur l’une des voies (Billoin, Haut 2006). Une pérennité de ces axes de circulation, dans les grandes lignes, est attestée notamment par une fouille conduite en bordure de la rue principale du village, rue de la Saline, qui reprend la même orientation d’une rue en usage jusqu’au VIIe, mais avec un glissement de 2 à 3 m (Billoin en cours).
Les prospections pédestres témoignent d’une occupation tardive aux lieux-dits La Combe et Champeau sur les structures antiques.
Au lieu-dit Au Village, au sud-est des Champs Cartaud, un petit bronze « daté du Bas Empire » (UD085) a été mis au jour entre deux niveaux de rechapage du tronçon de voie repéré en 1983 (Cohen, Grosjean, 1993).
- Haut Moyen Âge
Plusieurs nécropoles identifiées lors de fouilles anciennes, des tombes ou groupes de sépultures isolées au nord et implantées sur des vestiges antiques attestent une pérennisation de l’occupation lors des premiers siècle du Moyen Âge. De nombreux sarcophages sont également observés à plusieurs reprises, dans l’environnement des églises Notre-Dame et Saint-Maurice présumée ancienne. Implantée sur le sommet de la colline dite de Saint-Meurot, l’église Saint-Maurice a été partiellement fouillée par l’abbé Guichard (1892). Orienté est-ouest, cet édifice présente un plan à une nef rectangulaire terminée par une abside centrale de 22 m sur 8 m, avec le mur gouttereau nord renforcés de sept contreforts. Il se superpose à un édifice antique considéré comme un temple sans que cette attribution ne soit réellement argumentée. Cette église est mentionnée en 1089 comme appartenant à l’abbaye de Baume. L’abbé Guichard signale à cet endroit la découverte fréquente d’un mobilier funéraire mérovingien : scramasaxes, « fibules, épingles, agrafes, boucles de ceinturons au type bien connu de la tête d’oiseau, avec incrustations d’une pâte de verre aux nuances variées » (Guichard 1905, p. 147-148), notamment une fibule zoomorphe en bronze (Feugère 29a11b) comportant des incrustations de verre, proposée sur l’une de ces planches.
Les prospections au sol révèlent une dissémination de matériel céramique du haut Moyen Âge sur une large emprise de l’agglomération antique, avec un développement vers le marais et la source de la Grozonne au sud du village actuel. La présence de plusieurs triens sur le territoire de la commune témoigne de l’importance de l’occupation, dynamisme souligné par la plupart des interventions récentes.
Au lieu-dit Au Village, le mobilier recueilli dans les différents niveaux permet de cerner une occupation sur ce secteur s’étendant de l’Antiquité romaine au XIe s. ap. J.-C. Si l’occupation gallo-romaine du Haut Empire est peu représentée par le mobilier, elle semble être associée à un bâtiment maçonné (UD162).Toutefois, les céramiques de la période V-VIIIe s. rencontrées dans des niveaux à l’intérieur du bâtiment, suggèrent une réutilisation de cet édifice au haut Moyen Âge. Ces céramiques sont aussi associées à d’autres plus tardives des IXe et XIe s. découvertes dans les rejets de la saline (Joan, Haut 2009).
En 2013 au lieu-dit Maillot, une tranchée de sondage a révélé des vestiges du haut Moyen Âge (UD166), notamment l’angle d’un bâtiment sur solin en pierre calcaire avec deux niveaux successifs de sols conservés, associé à une poutre sablière (Billoin 2013). Le mobilier est relativement riche et compte, outre la céramique, des restes de bois travaillés, des découpes de cuir, de la faune et des macro-restes. Ce secteur a fait l’objet d’une fouille en 2014 (UI-39263-042) dont les premiers éléments font apparaître une occupation de type urbaine, centrée sur les VIe-VIIe siècle. Des bâtiments en bois conservés dans un milieu anaérobie ont été mis au jour et les vestiges d’une saline du haut Moyen Âge (Billoin en cours).
- Synthèse sur la dynamique d’occupation
La mise en relation d’une occupation LTD1 avec une agglomération gallo-romaine et du haut Moyen Âge, en contexte de sources salées, pose la question de la naissance des agglomérations antiques, des processus d’urbanisation de la fin de l’âge du Fer (Barral, Guillaumet 2000) et du rôle de l’exploitation du sel dans la pérennité de l’occupation au haut Moyen Âge (Billoin, Coquet à paraître).
Si la plupart des agglomérations secondaires de Franche-Comté semblent connaître une lente atonie dans l’Antiquité tardive, les recherches récentes engagées sur certaines de ces agglomérations antiques révèlent, au contraire, une vitalité certaine dans les tout premiers siècles du Moyen Âge. Encore largement tributaire de l’état de la recherche, ce dynamisme de quelques villes répond à des situations variées, comme à Mandeure/Epomanduodurum avec la présence d’un castrum et une église paléochrétienne, ou celui de Luxeuil/Luxovium, en lien avec l’implantation monastique colombanienne. L’agglomération de Grozon entre dans ce corpus d’agglomérations gallo-romaines qui connaissent un important développement au-delà de la chute de l’Empire en raison de l’exploitation des sources salées (Billoin, Coquet à paraître).
L’hypothèse est proposée d’un habitat groupé ouvert de La Tène finale, en bordure de la Grozonne, traversée par un axe primaire sud-ouest/nord-est. L’exploitation du sel est seulement attestée par des datations radiocarbones sur des cendres issues de carottages, sans structures archéologiques associées. L’agglomération s’étend au Haut-Empire, sur une surface d’env. 40ha, devenant un important carrefour routier (croisement d’un axe sud-ouest/nord-est et sud-est/nord-ouest), dont l’essentiel de l’artisanat reconnu est lié à l’activité métallurgique. Pour l’heure, aucune structure liée à l’exploitation du sel n’a été mise au jour, et les analyses 14C témoignent d’un important hiatus dans ces traces d’exploitation durant la période romaine.
Au haut Moyen Âge, l’agglomération, tout en restant dense, se contracte fortement (Fig. 5). La nécropole de Champeau, d’abord concentrée sur la partie sommitale de la colline, semble s’étendre sur les pentes, notamment à l’ouest. L’ensemble du quartier artisanal de La Combe/Les Grandes Teppes et le secteur des Champs Cartaud sont abandonnés, laissant place à un ensemble d’inhumations groupées ou isolées. Le centre de gravité de l’occupation apparaît alors nettement concentré autour des sources salées et de leur exploitation (Fig. 6), exploitation dont les premières structures bâties n’ont été révélées que très récemment (Billoin en cours). L’implantation massive est précoce de plusieurs églises funéraires, qui viennent circonscrire cette occupation, atteste d’un ancrage précoce et d’ampleur du christianisme.
- Perspectives de recherche
Le cas de Grozon témoigne de l’importance d’une approche multiscalaire – prospections aérienne terrestre et géophysique, sondages et fouilles programmés ou préventives, dépouillement et géolocalisation de données anciennes) qui permet de confronter et de synthétiser une part importante des données disponibles. Une sélection dans ces données, par résolution spatiale et/ou chronologique, permet de formuler des hypothèses sur la dynamique d’occupation de La Tène finale au haut Moyen Âge. Ces travaux peuvent encore être affinés par la mobilisation de données non encore exploitées, notamment des feuilles du cadastre napoléonien ou des clichés originaux de photographies aériennes à orthorectifier.
Les fouilles des années 1980 au lieu-dit Les Grandes Teppes sont un rare cas de fouilles récentes et extensives sur la commune. Si elles ont livré un important mobilier et des ensembles bâtis conséquents, l’absence d’une publication de synthèse et la perte de l’essentiel des rapports rend difficile une lecture globale dans un secteur clef de l’agglomération antique. Une reprise de cette documentation éparse (documents de fouille) est en cours afin de resituer les différents secteurs de fouilles et d’en reprendre la stratigraphie. Il semble possible que cet important quartier artisanal ait été déjà investi par les chercheurs du XIXe s., ce qui permettrait par la même de relocaliser des données anciennes.
Essentiellement connues par la prospection aérienne ou géophysique, les différentes découvertes localisées pèchent dans leur résolution chronologique. Une reprise de lots mobiliers serait souhaitable pour affiner les chronologies d’occupation sur des sites anciennement fouillés, mais bien localisés. Ces lots ont été repérés dans différents musées régionaux et au MAN de Saint-Germain-en-Laye.
L’intégration et l’exploitation de futures interventions de terrain – surveillances de travaux (réseau d’assainissement) ou diagnostics (projet de lotissement) – permettront de disposer de nouvelles informations en cœur de village, notamment par de longs transects le long du réseau routier actuel (UI-39263-088, Goy, Billoin en cours).
Enfin, l’intégration de l’agglomération dans son environnement – axes de circulation transrégionaux ; villae périphériques pour l’Antiquité : UD023, UD122 ? ; sites de hauteur fortifiés pour le haut Moyen Âge : UD009, UD010 ? – permettrait d’appréhender de façon diachronique des questions de structuration territoriale.
- Bibliographie
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Nicolas Coquet, David Billoin